Plaidoyer grand âge et autonomie

Explications de Thierry Weishaupt, chargé d’affaires publiques à la direction des relations institutionnelles & prospective, rattachée à la direction de la transformation stratégique.

 

Pourquoi avoir rédigé un plaidoyer sur le grand âge et l’autonomie ?

Le vieillissement de la population est un enjeu majeur de protection sociale. Précédemment, il avait été question d’un cinquième risque dépendance, et en 2018, le gouvernement avait ouvert un débat national sur la perte d’autonomie et le grand âge. Le sujet allait être de nouveau débattu et il était important que le groupe s’en empare via la commission influence et politique de protection sociale de VYV Coopération. La première étape a consisté à construire la position du groupe. Une vraie vision commune, qui fasse consensus, en lien avec notre stratégie et nos métiers. Car ce sujet de société, et c’est assez rare pour être souligné, concerne l’ensemble de nos métiers : mutuelle et assurance, services et assistance, offre de soins et d’accompagnement et habitat et logement social. Construit en collaboration avec les élus et différentes directions du groupe, avec VYV³ et le Groupe Arcade-VYV depuis plus d’un an, notre plaidoyer a largement été partagé et validé par les différentes instances du groupe. Il porte une vision philosophique tout en allant jusqu’à l’opérationnel.

 

Quelles actions allez-vous mener pour promouvoir les positions et les propositions du groupe ?

Le travail d’influence ou de lobbying au sens strict, une fois le positionnement clarifié et approprié en interne, est conditionné à la constitution d’un réseau solide de relations et d’un bon carnet d’adresses. Car il faut être identifié auprès des pouvoirs publics. Il est également essentiel de constituer des alliances pour renforcer sa position d’influence par un partage avec d’autres acteurs avec lesquels on a des intérêts communs ou une vision commune. Dans le cas présent, notre plaidoyer est bien sûr en ligne avec celui de la Mutualité Française, mais il faut aussi convaincre un maximum d’autres acteurs. Des rencontres ont déjà eu lieu, à l’instar de celle de Stéphane Junique, vice-président délégué du Groupe VYV, avec la présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, et d’autres rendez-vous sont prévus. Courant juillet et à la rentrée tout un travail de promotion est conduit auprès des ministères – notamment ceux en charge de la santé et de l’autonomie -, des administrations centrales, des parlementaires… pour travailler ensuite, au moment de la présentation du projet de loi au parlement, sur des questions au gouvernement, des propositions d’amendements…

Notre stratégie d’influence est liée à notre statut d’opérateur. Notre discours vient en complément de celui porté par les grandes fédérations ou les représentants du secteur. Notre groupe commence ainsi à être très écouté. Non seulement du fait de notre position de premier groupe mutualiste de protection sociale et de notre modèle unique autour de plusieurs métiers, mais aussi de par notre connaissance et notre expérience du terrain. Ce n’est ainsi pas un hasard, si Jacques Wolfrom, directeur général du Groupe Arcade-VYV s’est vu confié en 2019 une mission interministérielle sur l’habitat inclusif.

 

Quelles propositions souhaiteriez-vous voir adopter ?

Toutes nos propositions visent bien sûr une amélioration de l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie. Mais avant cela, il faut faire en sorte que les gens restent autonomes le plus longtemps possible. Il y a donc un volet prévention à mettre en place qui est fondamental. Je pense notamment à l’activité physique adaptée ou à la prévention des maladies cardiovasculaires.

Et lorsque la perte d’autonomie est là, il est pour nous primordial d’avoir les moyens d’accompagner dignement les personnes. Cela passe par le maintien chez soi, l’amélioration de la qualité de la prise en charge, une protection solidaire… mais aussi par une prise en considération de l’ensemble des problématiques de la personne et de sa famille, et notamment des aidants, ou encore la revalorisation des métiers de l’accompagnement.